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Auteur prolifique qui a écrit pour plusieurs générations, Jacques Plante fait partie de ces auteurs de la chanson française qui sortent trop peu souvent de l’ombre. Peu de gens savent que les chansons qu’il a écrite pour Charles Aznavour sont de son cru.

 

Les premiers succès

Jacques Plante est né à Paris, en 1920. Ses parents tiennent un garage, rue Cardinet. Pendant l’occupation, il écrit ses premières chansons avec son ami d’enfance Lawrence Riesner. Ce n’est cependant qu’à la libération qu’il connaît ses premiers succès, grâce à Yvette Giraud, qui interprète Mademoiselle Hortensia (1946) et La danseuse est créole (1946). Cette dernière met également à son répertoire Ma guêpière et mes longs jupons (1949), J’ai peur de revenir chez moi et Inoubliable (1953). André Claveau fait également partie des premiers interprètes de l’auteur. En 1944, il enregistre Marjolaine. Suivent, en 1953, Domino, Étoiles de neige et Le tango des jours heureux.



En 1949, l’auteur écrit
D’où viens-tu pour Bourvil. Ce dernier interprètera également Sophie. La même année, Les Compagnons de la chanson et Georges Guétary se partagent Maître Pierre. Les premiers chanteront encore La longue marche et Les comédiens (1962), tandis que le second fera des succès avec Mon petit bouquet de fleur (1949) et La bohème (1966).



Les années cinquante

Pendant les années cinquante, Tino Rossi, qui est alors une grande vedette, met à son répertoire quelques chansons de l’auteur dont Tango bleu (1953), Chérie sois fidèle (1951) et Quand tu t’en iras. Cependant, c’est Line Renaud et Yves Montand qui vont interpréter les succès qui marquent le plus la carrière de l’auteur à cette époque. Avec Étoile des neiges (1949) et Ma petite folie (1952), Line Renaud lance deux de ses chansons fétiches. Yves Montand fait de la chanson Les grands boulevards (1951), un classique de la chanson française. Ce dernier interprète également J’aime t’ embrasser.



Après cette belle série de succès, Jacques Plante est lancé. Les interprètes des années cinquante ajoutent ses chansons à son répertoire. Il écrit notamment, pour Eddie Constantine (
Je vais revoir ma blonde, 1956), Anny Gould (Le musicien, 1953, Sur le pont du nord, 1954, Les printemps perdus, 1957, Le tendre piège, 1957, Quand j’aime, 1958), André Dassary (La fête aux fleurs), Jacqueline François (Serenata, 1956, La vie mondaine, 1958, L’amour est dans ta rue, 1959, J’aurais voulu danser, 1959), John William (Une île au soleil, 1956, chanson reprise par Henri Salvador) et Gloria Lasso (Diana, 1958).



Le renouveau

Pendant les années soixante, Jacques Plante amorce une fructueuse collaboration avec Charles Aznavour. En ressortent Les comédiens (1962), For me formidable (1963) et La bohème (1966), pour ne nommer que les trois chansons les plus connues. L’auteur aura également la chance d’être interprété par Édith Piaf, qui mourra quelques mois plus tard : Le petit brouillard (1963) et Les amants de Venise font partie des dernières chansons de l’interprète. Hugues Aufray chante également l’auteur. Il interprète Santiano (1961) et Dès que le printemps revient (1964).



Si les années yéyés ont été fatales à bien des artistes de la génération précédente, pour Jacques, ce sera l’occasion de se renouveler. Il signe quelques uns des plus grands succès de cette époque, montrant qu’il est un auteur capable de s’adapter à tous les interprètes. Ainsi, Richard Anthony (
Tu m’étais destinée, 1958, J’entends siffler le train, 1962, À toi de choisir, 1964, Sunny, 1966), Les Chaussettes Noires (C’est la nuit, 1962), Marcel Amont (Un Mexicain, 1962), Lucky Blondo (Des roses rouges pour un ange blond), Danyel Gérard (Il pleut dans ma maison, 1964), Christophe (Ça ne fait rien) et Dalida (Tu croiras) s’ajoutent aux interprètes de l’auteur.



Grâce à Jacques Plante, Pétula Clark connaît plusieurs succès en France :
Chariot (1962), L’enfant do (1962), Je me sens bien auprès de toi (1963), Le soleil dans les yeux (1963), Le train des neiges (1963), Ceux qui ont un coeur (1964) en sont de bels exemples. Sheila lui doit également quelques uns de ses plus grands succès, comme par exemple L’heure de la sortie (1966), Le cinéma (1966), Les papillons (1967), Adios amor (1967) et Quand une fille aime un garçon (1968).



L’héritage

Autre interprète fétiche de l’auteur pendant les années soixante, Rika Zaraï enregistre Michaël (1964), Prague (1966), Un beau jour, je partirai (1967) et Personne au monde (1967), entres autres. Parmi les interprètes de l’époque, il faut également citer Dominique Walter (Chez nous, 1966), David Christie (Malgré toi, malgré moi, La noche del verano), Mathé Altéry (J’aurais voulu danser, 1965, L’amour est dans ta rue, 1965, Jardins d’Andalousie, 1968, Un bateau s’en va), Mireille Mathieu (C’est à Mayerling, 1968) et Claude François (Un jour ou l’autre, Reste, Tout éclate, tout explose, Rêveries, 1969).



Avant de monter sa propre maison d’édition, MCA/Caravelle, et de se retirer en Suisse, Jacques Plante écrit
Vieille canaille pour Eddy Mitchell et Quand on ne peut pas avoir la fille qu’on aime pour Shake (en 1977). L’auteur s’éteint à Paris, en plein coeur du mois de juillet 2003. Il était alors âgé de 82 ans. Jacques Plante fut l’un des auteurs les plus prolifiques de la chanson française. Il nous laisse en héritage, toutes les chansons qu’il a parsemées dans le répertoire d’interprètes les plus variés.